HISTOIRE DE L'INSTITUTION SAINT-JACQUES
HAZEBROUCK ENTRE 1893 et 1993
d'après le livre de Roger
Renou:"Une histoire centenaire"
années 1971-1975-l'abbé Delannoy-11°
supérieur
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MONSIEUR L'ABBE DELANNOY, ONZIÈME SUPÉRIEUR 1971 -
1975
M. l'Abbé Coquant, supérieur depuis 1968, nommé directeur du Collège du Sacré-Coeur de Tourcoing, quitte ses fonctions. Mgr. GAND, Évêque de Lille, désigne pour lui succéder M. l'Abbé Jean-Noël DELANNOY, pour qui ce fut un peu un retour aux sources, celui-ci ayant passé 7 années au Petit Séminaire.
Monsieur Jean-Noël DELANNOY
est né le 17 mars 1935 à
Linselles. Ordonné prêtre le 22 décembre 1962.Professeur au collège N-D. des Dunes à Dunkerque en 1963.En stage de direction au centre national de l'enseignement
religieux à Paris et au centre scolaire Saint Paul à Lille en 1969.Supérieur de l'Institution Saint-Jacques en 1971.Directeur de l'Institution Jean XXIII à Roubaix en 1975.Directeur Diocésain de l'enseignement catholique à Lille en
1981.
Curé de la paroisse St Maurice à Lille en 1989, puis curé
de la paroisse Vendeville
LE DÉVELOPPEMENT DES CLUBS
AU CENTRE SCOLAIRE
Les pensionnaires éprouvaient parfois la longueur des jeudis
après-midi dans les études ou dans la cour. Monsieur le Supérieur s'en était
rendu compte.
Après en avoir parlé avec ses proches collaborateurs la
décision fut prise de lancer la création des clubs. Plusieurs réunions s'en
suivirent avec les élèves et leurs professeurs et des projets virent le jour.
Au départ ces activités étaient réservées aux internes, mais très vite
l'intérêt porté à celles-ci amena la candidatures des externes que les
animateurs acceptèrent de bon gré, et très vite le jeudi après-midi le
centre scolaire fourmilla d'activités : les jeunes aux goûts sportifs
pouvaient pratiquer football, rugby, basket, patins à roulettes.
Ceux qui
souhaitaient s'adonner au bricolage, au jardinage, au billard, au ping-pong et
au théâtre de marionnettes le pouvaient. Certains clubs se firent remarquer
par leur dynamisme, leur esprit de créativité et l'intérêt qu'ils
suscitaient de leur entourage à tel point que la presse s'y intéressa et l'on
vit paraître plusieurs articles dans les quotidiens régionaux sur les
activités et réalisations de ces différents clubs. Le 10 décembre 1971 la
presse titre dans la rubrique Jeunes actualités:
" LE CLUB BRICOLAGE" au collège Saint-Jacques"
Spectaculaire, le club bricolage crée une maquette avec ses plaines et montagnes, maisons et villages, reliés par un réseau de voies ferrées et son train électrique.
Monsieur LEDUC en est le principal animateur, aidé dans sa tâche de deux passionnés de la chose Gérard VERLYCK et Jean-Pierre TIERSEN. Les caves de Saint-Jacques contenaient un précieux stock de matériel ferroviaire d'antan que les membres du club eurent plaisir à remettre en état, ce qui permit la construction d'un réseau d'environ 25 mètres de voie, 2 croisements, 6 aiguillages, le tout parcouru par 3 locomotives, une rame de wagons-voyageurs, un wagon-restaurant, un wagon postal, une rame de wagons de marchandises, des wagons grues etc... Les jeunes étaient très assidus à leur rendez-vous du jeudi après midi. Le réseau initial fut très vite monté et déjà d'autres idées germèrent de partout : "il faut créer une gare de triage", disaient les uns! "il faut créer un dépôt de marchandise" disaient les autres. Le jeudi se terminait que déjà l'on attendait avec impatience le jeudi suivant et ainsi les semaines se suivaient et l'on ne s'ennuyait plus au centre scolaire, « on n'y voit pas le temps passer » ,disait-on. Il paraîtrait même que certains professeurs et surveillants attendaient le soir pour aller se divertir...
Le 18 décembre 1971, la presse titre à nouveau dans sa rubrique Jeunes actualité :
« LE LABO PHOTO AU COLLÈGE SAINT JACQUES »
Des passionnés, des jeunes intéressés mais pas
d'animateur. Quelques élèves, dont Lucien Luchez, André Sagot, Stéphane
Taret, se tournèrent donc vers M. Boidin, dont les connaissances dans le
domaine de la photographie en faisait un fort bon conseiller et éventuellement
un professeur.
Leur attente ne fut pas déçue. M. Boidin commença par leur
faire pratiquer le photogramme et ensuite les incita à se familiariser avec les
techniques de mise sur papier et d'agrandissements.
Dès que la technique fut acquise, les élèves
n'hésitèrent pas à élaborer des projets. Le premier se concrétisa
rapidement : la réalisation de posters, pour la décoration les salles de
classe, chambres, réfectoire et salles d'études. Le thème choisi fut la vie
même de l'établissement sous toutes ses formes, les activités diverses, les
sports, les sorties, et tous les événements importants de la vie courante.
Le but recherché par les membres du club dans cette
activité était d'abord de fixer par la photo "la vie à Saint Jacques
dans ses moments privilégiés", ensuite d'apprendre la technique de la
photographie, celle-ci étant d'abord et avant tout considérée comme un
loisir.
Déjà quelques membres ambitieux du club songeaient à la
création et à la mise en oeuvre d'une équipe « reportage ».
« QUAND LE CLUB PROBLÈMES MONDIAUX EST A L'ACTUALITÉ »
Le club « problèmes mondiaux » fonctionnait dans
le cadre du centre scolaire. Y participaient des élèves de terminale. Les
animateurs étaient le Supérieur de Saint-Jacques M. l'Abbé Delannoy et le
Supérieur du Petit Séminaire M. l'Abbé Braems. Ce club avait l'avantage de
n'avoir besoin d'aucun matériel tout se passait dans la tête.
Les sujets étaient traités sans préparation préalable.
Souvent ceux-ci faisaient parti d'un événement lié à l'actualité du moment.
Ils pouvaient être politiques, humanitaires, sociaux etc... Pour les membres de
ce club cela était un moyen de mieux s'intégrer dans l'actualité et il leur
permettait d'en approfondir l'analyse.
Le 24 février 1972 la presse titre pour la quatrième
fois :
LES CLUBS OU LE PLAISIR D'ALLER EN CLASSE.
Le club
"mécanique-auto" n'est pas en panne... de matériel »
M. NODDINGS, professeur de philosophie en est l'animateur.
Tout enfant, il s'intéressait déjà à la mécanique auto et il apparaît que
les participants à ce club sont en bonnes mains ; M. Noddings est capable
de démonter et de remonter un moteur à quatre temps :
Dans la cour, une vieille 403 Peugeot subit les assauts curieux des élèves. Elle n'a pas tourné depuis plusieurs années. Le capot ouvert, les phares tristes, les pneus usés, elle accepte de se laisser ausculter par ces médecins débutants.
"Nous allons essayer de mettre le moteur en marche"
nous dit M. Noddings "revenez nous voir dans quelques semaines".
La cave, c'est là que se trouve le quartier général du
club. Un matériel assez impressionnant pour un club débutant. Sur le mur, de
l'outillage soigneusement accroché sur des supports adaptés, là un moteur,
ici un train avant ou encore une boite de vitesse. Tout ce matériel attend
d'être dégraissé, démonté, ausculté puis remonté.
Tous les membres du club sont persuadés qu'après cela
"une sorte de familiarité s'établira entre eux et leur voiture" et
d'autre part qu'il y avait une approche pédagogique certaine leur permettant de
mettre en application des principes qu'ils avaient appris en sciences physiques.
LA SOUSCRIPTION DU 15 MARS 1972 ;LA
CRÉATION DE L'INTERNAT DES FILLES
Voici plus de six ans maintenant que ces demoiselles de
Sainte
Jeanne d'Arc faisaient chaque jour la navette pour se rendre au centre scolaire. M. l'Abbé Delannoy, conscient des inconvénients que cela
apportait eut l'idée un jour : pourquoi ne pas réaliser un internat pour
les filles à Saint-Jacques. Les garçons pourraient être logés du côté du
séminaire où des places étaient encore disponibles. Mais quelque temps
auparavant, le dortoir du deuxième étage avait dû être évacué car le toit
menaçait de s'effondrer. Les ans n'avaient fait qu'augmenter les ravages
causés par la guerre et y établir un internat pour les filles obligeait
d'abord à refaire entièrement la toiture.
Le budget de Saint-Jacques ne
permettait pas cette dépense exceptionnelle. Il fallait nécessairement
recourir à l'emprunt pour pouvoir étaler la dépense sur cinq années.
M. le Supérieur eut l'idée de lancer une souscription le 15 mars 1972 et il envoya une circulaire à tous les anciens en ces termes :
VOUS POUVEZ NOUS AIDER C'est pourquoi je me tourne vers vous, les anciens, car je sais que, comme nous, vous déplorez le triste état de votre Institution, qui, si on n'y remédie pas rapidement, risque une dégradation complète. Comme nous, vous déplorez que nous soyons obligés de serrer 57 lits dans un dortoir prévu pour 30, alors que la place existe, au second étage, mais actuellement inutilisable. Voilà l'opération que je lance. "NOUS AVONS BESOIN DE
VOUS. NOUS SOMMES SURS DE VOTRE BIENVEILLANCE". Abbé J.N. DELANNOY Supérieur |
Comme par le passé, les anciens répondirent favorablement à cet appel. Les fonds recueillis permirent d'envisager la réfection de la toiture de la partie centrale du bâtiment et la réalisation des chambrettes individuelles pour les filles.
Les supérieurs des trois Institutions se réunirent le 9
juillet 1972 en petit comité pour dégager une certaine « politique
d'ensemble » du centre scolaire. Les responsables savaient que l'art politique
ne consiste pas simplement à faire oeuvre d'imagination, à définir un idéal,
mais bien à choisir ce qui, progressivement, peut être réalisé. « La
politique dit-on est l'art du possible », et MM les Supérieurs avaient
pensé qu'il était possible de loger tous les internes qui suivaient leurs
cours au centre. Il fut donc décidé de créer à Saint-Jacques un internat
pour les filles du second cycle.
photo: 1972 une
classe de première
photo: 1972 une
classe de seconde
Les travaux ne tardèrent pas à commencer du côté de
Saint-Jacques : 50 chambrettes individuelles étaient à réaliser. Une
religieuse de la congrégation de la Sainte Famille fut désignée comme
responsable de cet internat. Les garçons, eux, iraient s'installer du côté du
Petit Séminaire.
Il fallut également construire un self-service
pour tout ce
monde, ce qui bouleversa certainement leurs habitudes, mais les responsables
étaient sûrs que les élèves en apprécieraient très vite les avantages et
que très peu regretteraient leur vieux réfectoire.
Enfin, grâce à l'aide bénévole des parents et des
élèves qui avaient accepté de prêter leurs bras pendant les vacances, tout
fut prêt pour la rentrée et les élèves purent trouver des salles de cours,
une étude et un réfectoire repeints à neuf et accueillants.
Avant de prendre quelques vacances bien méritées, le
Supérieur de Saint-Jacques écrivait cet article dans le journal des anciens,
qu'il titrait:
UNE MAISON, C'EST UN ESPRIT Tout cela est important, trop important peut-être . Nous en avons pris le risque, après mûre réflexion. C'est l'occasion pour moi de remercier tous ceux qui, par leur générosité, nous ont permis de financer ces travaux. C'est aussi l'occasion de rappeler à certains qu'ils s'étaient peut-être promis de nous aider... et qui l'ont oublié, qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire ! Tout cela est important, oui ! Mais est-ce l'essentiel ? Une maison, un collège, ce ne sont pas seulement des bâtiments, c'est également une âme, un esprit. Un internat moderne, propre, pratique, gai, c'est bien. Un
internat où l'on se sente chez soi, heureux de vivre, c'est mieux. L'on parle
beaucoup de "déscolariser" l'école. Commençons par déscolariser
l'internat. A cette fin, il nous faut des animateurs. Vous savez déjà qu'une
religieuse, Soeur Pierre-Clotilde, à accepté de consacrer plus de temps à
l'internat des garçons. Ce sera pour les nouveaux professeurs l'occasion de découvrir ce que les élèves de Saint-Jacques attendent d'eux et l'esprit dans lequel nous souhaitons travailler. Dès à présent, je vous invite à une journée « portes ouvertes » qui aura lieu courant 1973. Vous pourrez ainsi découvrir les aménagements apportés à notre Institution et le cadre de vie de nos élèves. Abbé Jean-Noël DELANNOY. |
RÉUSSITE
DE LA PREMIÈRE FUSION
1972 fut l'année où s'est véritablement concrétisée la
réussite de cette première fusion des trois établissements qui coopéraient
depuis 1966. Le centre scolaire comptait 800 élèves, 5 prêtres, 60
professeurs laïcs, tous harmonisèrent leurs efforts et se mirent à la
disposition des élèves, tout était vraiment unifié.
Ainsi les jeunes filles
ne prenaient plus leurs repas à l'Institution Sainte-Jeanne d'Arc, pas plus que
les Séminaristes ne dînaient dans un local séparé. Tout le monde, garçons
et filles, se retrouva le midi et le soir dans le réfectoire du séminaire.
*L'ancien réfectoire et les cuisines
de Saint-Jacques avaient
été transformés en "foyer fumeurs", équipé de tables de
ping-pong.
* L'ancien réfectoire des professeurs fut transformé en salle de
travaux pratiques, un ancien dortoir du séminaire fut transformé en salle de
technologie.
* La chapelle de Saint-Jacques fut abandonnée et transformée
en salle de réunion et de cinéma (de 1975 à 1985). Elle est aujourd'hui une
salle de devoirs surveillés.
On devinait la peine et le désarroi de bien des
anciens, liés à la chapelle de Saint-Jacques par tant de souvenirs :
celui de la première
communion, celui de telle cérémonie qui rassemblait tous
les élèves. On devinait leurs regrets, mais le Supérieur était convaincu que
tous comprendraient, même s'ils n'appréciaient pas sa décision.
On utilisa
désormais la chapelle du Petit Séminaire pour les offices, celle-ci étant
plus spacieuse et mieux aménagée pour répondre aux exigences du renouveau de
la liturgie.
Un Ancien, peut-être attristé par cette décision, et avant
que la chapelle ne disparût à jamais avait tenu à raconter un des moments
vécus alors qu'il assistait à l'office quotidien de 7h25 à la "PETITE
CHAPELLE" comme il disait, le coeur gros ce jour-là.
Il me souvient qu'en des temps reculés, les externes étaient invités à y entendre la messe chaque matin à 7h25. Curieux horaire qui résultait peut-être de la moyenne pondérée des temps de parcours des officiants, lesquels changeaient tous les jours. Certains menaient leur affaire avec une sage lenteur, d'autres s'en acquittaient au pas de charge. Le record de célérité fut longtemps détenu par l'Abbé Denouveau auquel suffisaient douze minutes. En de telles occasions, on voyait le servant sautiller, tel un feu follet, de la sonnette au missel et du missel aux burettes, rappelant fâcheusement le Garrigou des 3 messes basses. L'évocation s'évanouissait d'ailleurs avec les derniers répons, car le service n'était suivi d'aucun banquet. Sauf la manne toute spirituelle que dispensait M. le Supérieur en commentant, pour notre édification, une page de Mgr. Bonnard à qui il vouait une prédilection. Malheureusement, l'impact sur nos cervelles enfantines de cette dialectique n'était pas à la mesure de l'enthousiasme du zélateur. Notre attention se portait plus volontiers vers la cour voisine où, à cette heure-là, déferlait le flot hurlant des pensionnaires, jaillis, repus, du réfectoire. Il arrivait que certains d'entre eux, oublieux de notre proximité, vinssent sous nos fenêtres vider quelque obscure mais bruyante querelle. Ils choisissaient alors de s'invectiver en flamand, langage d'autant plus savoureux que prohibé, et s'autorisant une salacité de vocabulaire qui eût fait l'étonnement des goujats de la ferme paternelle. Nous étions plus réceptifs, hélas, à cette rhétorique qu'à l'exégèse du prince de l'église, et nous prêtions une oreille délicieusement horrifiée aux propos blasphématoires des protagonistes. L'oreille du Supérieur était moins indulgente. Fermant son livre d'une main outragée, il sortait à longues enjambées pour fondre, tel l'ange exterminateur, sur les coupables. Cette incroyable apparition, laissant pantois nos combattants, leur paraissait l'effet de quelque sortilège ou la manifestation, peut-être, de cette mystérieuse justice immanente dont le maître venait de leur faire en classe l'inquiétante révélation . Cependant, dans la chapelle, les externes méditaient gravement sur la vanité des connaissances humaines et les limitations de Mgr. Bonnard, dont les pensées, confinant au sublime, ignoraient le langage vulgaire d'où venait parfois le scandale. Cessant d'être impeccable, le docte prélat nous paraissait soudain plus accessible, plus aimable, et presque débonnaire. Cette histoire racontée du vécu à la "PETITE CHAPELLE" sera peut-être la dernière, elle est maintenant désaffectée et rendue à une destination profane . J.FAIGNOT |
LA NOUVELLE CHAPELLE DE SAINT-JACQUES
Elle fut construite en 1854, et intégrée dans un ensemble
faisant partie du monastère des Capucins ; l'Abbé Jacques Dehaene qui
était un des trois propriétaires transforma ce monastère en Institution libre
d'enseignement et en 1865 celle-ci prit le nom de "l'Institution Saint
François d'Assise".
La chapelle, longue de 43 mètres et large de 10, fut bénie
par Mgr Regnier archevêque de Cambrai en octobre 1854.
Le seul objet digne de remarque est le retable, très beau
spécimen de l'art flamand populaire, ce retable qui reste aujourd'hui le
principal ornement de notre chapelle. M. Barbier, architecte à Hazebrouck, en
traça le plan d'après les retables du même genre que l'ont peut admirer de
nos jours en Belgique. De l'ensemble il se dégage une impression de grandeur,
malgré la profusion
des décors, dont hélas certains ont disparu aujourd'hui.
Un ensemble de colonnes et de corniches, d'entablements et panneaux, ornés de
statues, d'emblèmes et de bas reliefs symboliques, monte jusqu'à la voûte de
la chapelle couvrant toute la muraille du fond.
Au centre de cette immense boiserie est un tableau qui représente un miracle de St Antoine de Padoue :
"La mule du juif quittant son auge pour adorer la Sainte Hostie". C'est une bonne copie du peintre Van Dyck que l'on peut admirer au musée de Lille. Le retable est dans le style Renaissance , époque où les Capucins firent la plupart de leurs constructions. Il ne semble pas que le tabernacle soit en harmonie parfaite avec lui, il tranche assez lourdement sur la belle page qui l'encadre.
Les Pères Capucins ont emporté avec eux les statues de bois qui garnissaient les niches : elles représentaient quatre saints de leur ordre: St Bonaventure, St Fidèle de Sigmaringen, St Félix de Cantalice et St Joseph de Léonissa. Ils ont été remplacés aux environs de 1865 par des statues en carton pierre, trop grandes, dorées par la suite, et qui, sauf celle de St François d'Assise, ne sont guère à leur place au milieu d'emblèmes et d'armoiries franciscaines. Il faudrait toujours concilier la dévotion avec les exigences de l'art.
Le retable est formé de différentes sortes de bois. Leurs teintes variées, primitivement incohérentes, le faisaient ressembler à une vaste marqueterie; de nos jours elles sont peut-être trop fondues sous une couche de vernis luisant.
Tout ce bois fut donné par les habitants du pays. Un brave charpentier d'Hazebrouck, qui connaissait les fermes des environs et qui savait où l'on trouverait du beau bois, se mit en route avec un père Capucin. Ils reçurent ici une planche de chêne, là une poutre d'orme, ailleurs du noyer, du sapin blanc, et du tilleul. Les religieux n'eurent à payer que la main-d'oeuvre, qui fut confiée à des ouvriers de Bailleul et d'Hazebrouck. Les sculptures les plus délicates furent créées par M. Durie, de Bailleul. Pour compléter l'ornementation du choeur, les religieux érigèrent à droite et à gauche deux petits autels, qui furent si bien travaillés qu'ils s'accordèrent parfaitement au retable.
En observant celui-ci on remarquera que les petits autels situés à droite et à gauche du retable ont disparu, les boiseries de la partie haute du retable qui allaient jusqu'au plafond ont également été supprimées, les nouvelles statues qui ornent le retable n'ont pas été remises à leur place d'origine.
Ce chemin de croix en bois sculpté qui ornait la chapelle en
1950 était un chef-d'oeuvre. Lors de la liquidation des biens du Petit
Séminaire, celui-ci fut emmené par l'abbé Catteau, Econome du Séminaire,
affecté à la paroisse de Vieux-Berquin. Quand l'abbé quitta sa paroisse pour
une retraite bien méritée, le Chemin de croix fut transféré de l'église à
la chapelle de la Maison de retraite de cette même ville où on peut encore
l'admirer de nos jours.
Peut-être qu'un jour, au gré du mouvement des hommes, le
Chemin de croix retrouvera sa place d'origine dans ce qui est devenu la chapelle
de Saint-Jacques.
LES TRACES DU PASSE
En rentrant dans la chapelle, à gauche, une plaque de marbre blanc à la mémoire du père ISORE Rémi né à Bambecque le 29 juin 1852, élève à St François d'Assise de 1865 à 1871, missionnaire en Chine et massacré le 19 juin 1900 à OU-I. Un peu plus loin, un petit monument en marbre noir orné d'une inscription latine érigé en 1882 à la mémoire du Chanoine Jacques DEHAENE, Supérieur du collège communal en 1838, fondateur de l'Institution Saint François d'Assise en 1865, puis Supérieur du Petit Séminaire du même nom en décembre 1873, séminaire qu'il dirigea jusqu'en 1881.
On peut également apercevoir une autre plaque de marbre gris ornée d'une inscription en lettre d'or, père Frédéric JANSSOONE, élève à St François d'Assise de 1852 à 1854, béatifié le 25 septembre 1988. Celui-ci était un apôtre zélé, un prédicateur infatigable, ancien élève du petit Séminaire né à Ghyvelde en 1838, ordonné prêtre en 1870, il fut tour à tour aumônier militaire, supérieur du couvent de Bordeaux, commissaire de terre Sainte, restaurateur des Franciscains au Canada, mort en odeur de sainteté à Montréal le 4 août 1916 et inhumé au couvent des Trois Rivières.
Sur le mur de droite un autre monument dédié à la mémoire de Monsieur le chanoine BARON, successeur du Chanoine Dehaene et deuxième Supérieur du Petit Séminaire en 1881, né à Wormhout en 1837, professeur au collège communal d'Hazebrouck en 1857, décéda au petit séminaire en 1911.
TROISIÈME CHANGEMENT D'APPELLATION DE LA SOCIÉTÉ ANONYME CREEE EN 1892
La société anonyme de l'Institution Saint-Jacques, créée en novembre 1892, changea d'appellation une première fois en 1945, une seconde fois en 1960, puis une troisième fois le 5 décembre 1972, pour devenir
ASSOCIATION DE L'INSTITUTION SAINT JACQUES
D'HAZEBROUCK ENSEIGNEMENT PRIVE CATHOLIQUE ARTICLE 1 : FONDATION-TRANSFORMATION Constituée aux termes d'un acte reçu le trois novembre 1892, modifié en 1945, puis en 1960, "LA SOCIÉTÉ CIVILE DE L'INSTITUTION SAINT-JACQUES" se poursuit sous la forme d'une association régie par la loi du premier juillet 1901 en vertu des délibérations de l'Assemblée Générale Extraordinaire des Associés tenue le 22 novembre 1972, ladite Assemblée statuant en conformité des dispositions de la loi n°69-717 du 8 juillet 1969. ARTICLE 2 : OBJET L'Association a pour objet l'acquisition, la location, la construction, l'aménagement et l'administration d'immeubles pour les mettre à la disposition d'organismes de caractère catholique constitués à des fins charitables, éducatives, sociales, cultuelles ou culturelles, ainsi que toute action qui peut se rattacher à cet objet ou en favoriser la réalisation. ARTICLE 3 : DÉNOMINATION L'Association prend la dénomination de : "ASSOCIATION DE L'INSTITUTION SAINT JACQUES D'HAZEBROUCK, ENSEIGNEMENT PRIVE CATHOLIQUE" ARTICLE 4 : SIÈGE SOCIAL Le siège de l'association est
fixé à Hazebrouck, 58, rue de la Sous-Préfecture. Il pourra être transféré
en tout autre endroit du département par simple décision du conseil
d'administration. L'Association se compose de membres FONDATEURS, de membres ADHÉRENTS et de membres d'HONNEUR. ARTICLE 7 : DROITS ET OBLIGATIONS DES MEMBRES Seuls les membres fondateurs et
les membres adhérents participent aux délibérations des assemblées avec
droit de vote. Tout membre fondateur et adhérent doit être convoqué aux
assemblées. Tout membre d'honneur peut, sur sa demande, être invité à
participer aux assemblées générales, mais il n'a qu'une voix consultative. La
cotisation annuelle peut être obligatoire pour tous les membres adhérents sauf
pour les membres fondateurs et d'honneurs. Le montant de cette cotisation est
fixé par l'assemblée générale. Elle est payable chaque année avant le
premier mars. Le conseil se réunit chaque fois
qu'il est convoqué par son président, soit de sa propre initiative, soit à la
demande présentée par un autre membre du conseil. Le conseil ne délibère
valablement que si la moitié au moins de ses membres sont présents. En cas de
partage des voix celle du Président est prépondérante. Il est tenu procès
verbal des séances, tant du conseil que du bureau. Le conseil ne peut, sans
l'approbation de l'Assemblée générale Extraordinaire, aliéner un immeuble,
l'échanger ou consentir sur lui une hypothèque. Tout emprunt devra être
décidé par le conseil, à la majorité. Les ressources de l'Association
se composent : des cotisations des membres, des produits de son patrimoine,
des subventions de l'état, du département, de la commune, et des Établissements
publics. De tous les produits généralement quelconques non
interdits par la loi. Conformément au droit commun, le
patrimoine de l'Association répond seul des engagements contractés par elle ou
des condamnations prononcées contre elle, sans qu'aucun des membres de
l'Association et a fortiori des mandataires désignés par ses membres,
même s'ils font partie du conseil d'Administration et en particulier son
Président, puisse être tenu personnellement responsable sur ses biens ou
autrement et ce, pour quelque cause que se soit. L'Assemblée générale est
composée des membres de l'Association. Elle se réunit au moins une fois par
an, son ordre du jour est réglé par le conseil d'Administration, elle entend
les rapports sur la gestion du conseil et sur la situation financière et
matérielle de l'Association, elle approuve les comptes de l'exercice et vote le
budget de l'exercice suivant, elle délibère sur les questions mises à l'ordre
du jour, et pourvoit au renouvellement de membres du conseil d'Administration,
toutes les délibérations sont consignées dans des procès verbaux. Certaines décisions sont de la
compétence de l'Assemblée générale extraordinaire. Ses décisions sont
prises à la majorité des trois quarts des voix des membres de l'Association
(membres fondateurs et adhérents) le vote devant avoir lieu à bulletins
secrets et la majorité devant comprendre plus des deux tiers des voix des
membres fondateurs. En cas de dissolution de l'Association pour quelque cause que ce soit, l'Assemblée Générale Extraordinaire devra nommer deux liquidateurs dont un sera choisi parmi les membres fondateurs. Les présents statuts furent approuvés par les associés et déposés à la Sous-Préfecture de Dunkerque le 5 décembre 1972. |
LA PREMIERE OPÉRATION
PORTES
OUVERTES A SAINT JACQUES
M. le Supérieur l'avait annoncé
dans un courrier à la presse en juillet 1972, il tint parole. Le samedi 8 avril
1973 Saint Jacques organisait sa première "OPERATION PORTES
OUVERTES".
Les parents, les professeurs, les
amis et anciens de Saint-Jacques vinrent nombreux pour visiter l'établissement
qui avait subi de nombreuses transformations. Chacun des clubs existants,
cheville ouvrière de cette opération, avait tenu à manifester ses talents.
Cette opération permit pour la première fois de faire découvrir aux parents
et anciens la vie de Saint-Jacques. L'idée venue du Supérieur, de quelques
parents et professeurs était bonne car tout le monde fut satisfait par la
visite des locaux, la présentation des activités des clubs, du repas servi au
self et de la soirée dansante animée par un orchestre composé d'élèves de
seconde et de première qui clôturait cette journée .
LES ACTIVITÉS SPORTIVES A SAINT
JACQUES
M. le Supérieur n'était pas
seulement un stratège dans le domaine de l'organisation de la maison, et de la
mise en oeuvre d'une certaine forme de pédagogie, il était également un
sportif. Afin de créer une certaine émulation entre professeurs et élèves
pour le bien physique de chacun il n'hésitait pas à enfiler short et maillot
pour mener une équipe sur le terrain de football
à certaines occasions .
L'équipe des professeurs fut
longtemps animée et dirigée par un technicien éminent, Maurice CHARPENTIER,
ancien ailier gauche du prestigieux Racing Club de Paris !.. Les rencontres,
équilibrées au début, virent progressivement les élèves dominer de leur
souffle sans cesse renouvelé les professeurs vaincus par "l'irréparable
outrage" des ans...
LA FUSION AVEC SAINT JOSEPH
M. l'Abbé DELANNOY, Supérieur de Saint-Jacques et homme
prévoyant, avait plaisir à dire "IL VAUT MIEUX REGARDER L'AVENIR QUE LE
PASSE. L'avenir, nous pouvons le forger ; sur le passé, nous n'avons
aucune prise".
Fort de ce dicton, le Supérieur savait qu'un grand
événement se préparait : la fusion avec Saint Joseph. Leurs douze
classes de cycle II et III viendraient rejoindre les huit classes de cycle I du
centre scolaire pour former le premier cycle Saint Joseph de l'Institution
Saint- Jacques, à structure pédagogique C.E.S. Ces quelques 520 élèves
occuperaient les locaux du Séminaire et ceux de Saint- Jacques seraient
réservés aux 350 élèves du second cycle.
POURQUOI CETTE FUSION ?
Les premiers cycles de Saint-Joseph et de Saint-Jacques
étaient incomplets, pris séparément, et pourtant complémentaires.
Saint-Jacques assurait l'enseignement du type I, de la 6e à la 3e. Saint-Joseph
assurait l'enseignement de type II et III, de la 6e à la 3e. Pour offrir toutes
les voies possibles, et donc toutes les chances aux enfants qui fréquentaient
l'Enseignement catholique d'Hazebrouck il semblait que la meilleure solution
était de réunir les « Premiers cycles » des deux établissements .
Par ailleurs, l'Education Nationale avait comme ligne de conduite de regrouper tous les élèves des classes de la 6è à la 3è, d'un même secteur géographique, dans une même unité scolaire : le C.E.S. (Collège d'enseignement Secondaire).
D'autre part l'externat Saint-Joseph comportait un C.E.T. (Collège d'Enseignement Technique) qui préparait à un C.A.P. en trois ans. Pour répondre à la prolongation de la scolarité et aux désirs maintes fois exprimés des parents, il devenait nécessaire et urgent d'ouvrir une ou plusieurs sections de B.E.P. (Brevet d'Etudes Professionnelles) aux élèves qui terminaient leur classe de 3è. L'extension de l'Ecole technique devenait possible car les locaux occupés par les classes de 3è et de 4è de l'Externat Saint-Joseph seraient rendus disponibles.
Dès le mois d'avril 1973, les professeurs de Saint Joseph et du centre scolaire se rencontrèrent. Une commission composée de M. l'Abbé Delannoy, de Frère Bernard, Directeur de l'école Saint-Joseph, de MM. Raphaël Deboudt, Aimé Moneclaey, Robert Eftimakis et Christian Cokelaer, enseignants, a étudié les différents problèmes à résoudre tant sur le plan de l'organisation interne que sur celui de la pédagogie, ou encore celui de la finance. Cette recherche développa un réel climat de sympathie. Là encore chacun cherchait à garder vivantes les traditions si riches des deux maisons, tout en manifestant sa volonté de vouloir créer du neuf.
Le 24 mai 1973, plus de 200 parents, dont les enfants allaient fréquenter ce nouvel établissement, se réunirent dans les locaux du centre scolaire catholique d'Hazebrouck, qui allaient accueillir, en septembre 1973, les 520 élèves de ce nouvel ensemble scolaire. C'était en quelque sorte l'acte de naissance officiel. L'Abbé Delannoy rappela l'histoire déjà longue de cette fusion. Il en rappela l'esprit et les buts qu'elle poursuivait : mieux répondre aux exigences pédagogiques, mieux répondre aux besoins des jeunes et des familles. Il souligna la vitalité de l'enseignement catholique dans le secteur d'Hazebrouck et sa volonté d'adaptation et de renouvellement .
Frère BERNARD,
Directeur de l'école Saint-Joseph,
présenta ensuite le nouveau directeur que la Direction départementale de
l'enseignement catholique venait de nommer à la tête du premier cycle
Saint-Joseph de l'Institution Saint-Jacques : M. Raphaël DEBOUDT,
professeur à l'école Saint-Joseph depuis plus de vingt ans. L'annonce de cette
nomination reçut un vibrant accueil par les parents, qui appréciaient depuis
longtemps la compétence, le dévouement, la simplicité d'accueil de M.
Deboudt.
Monsieur Raphaël Deboudt est né le 16 août 1922 à Caëstre.Professeur en
1940 à Saint-Joseph à Hazebrouck.Déporté du travail en 1942.Professeur à
Saint Joseph en 1944.
Nommé Directeur du premier cycle Saint-Joseph de l'Institution Saint Jacques en
1973, puis professeur dans ce même cycle en 1976.
Il quitte Saint-Jacques pour prendre sa retraite en 1983.
Le nouveau Directeur présenta aux parents la physionomie de ce nouveau C.E.S., sa structure pédagogique, son organisation, les différentes options qui seraient offertes aux élèves. Il insista tout particulièrement sur l'esprit de coopération qu'il souhaitait développer au sein de l'équipe des professeurs et avec les parents.
Un certain nombre de questions furent bien sûr débattues après ces premières informations, tant sur le plan de la pédagogie, de la discipline, que sur les relations entre les professeurs et les parents. Ce fut également l'occasion d'informer les parents sur des questions plus pratiques, voire de calmer certaines inquiétudes : les scolarités, la location des livres, la cantine, l'horaire, l'animation chrétienne, etc...
M. Deboudt prit ses fonctions de Directeur le 1 août 1973.
Le 11 septembre 1973, restera, sans aucun doute une date
importante dans l'histoire de l'Institution Saint-Jacques : 839 élèves se
présentaient pour la rentrée scolaire ! Un chiffre record depuis son
existence.
- 521 élèves au premier cycle (classes de 6è à la
3è),
- 318 élèves au second cycle (classes de la Seconde à
la Terminale)
soit : 230 externes, 371 demi-pensionnaires, 238
pensionnaires, 61 professeurs, 12 surveillants, 21 membres du personnel
administratif et des services.
L'EXPÉRIENCE
PÉDAGOGIQUE DES 10 POUR CENT
L'Abbé Delannoy
disait de cette expérience : C'est une
innovation importante, même si certains ont peut-être tendance à en exagérer
les conséquences. Cette année, nous pourrons dégager 10% de l'horaire
officiel pour organiser des expériences pédagogiques nouvelles, pour permettre
aux élèves de s'ouvrir d'avantage aux réalités du monde d'aujourd'hui.
Mais il ne faut pas cacher les difficultés de telles
expériences : le manque de crédits, la tendance des élèves à demander
des activités qui s'inspireront plus de la formule de clubs que des programmes
scolaires, la surcharge de travail pour les professeurs. Il s'agira de créer
une pédagogie entièrement renouvelée, qui permettra de retrouver goût et
intérêt pour les matières étudiées et qui établiront un nouveau style de
relations entre l'élève et le professeur. Il faudra beaucoup d'imagination et
de persévérance pour mener à bien un tel programme.
MAIS POURQUOI CES 10% ?
En 1972, se créait la commission Joxe pour étudier la
situation de l'enseignement secondaire . Celle-ci concluait et ce n'était pas
une surprise « Il y a un malaise ». Parmi les recommandations de ce
rapport, on notait un encouragement nécessaire à l'autonomie des
établissements pour qu'ils puissent inventer de nouvelles formes de pédagogie.
Second objectif : travail en équipe des professeurs. On suggéra alors de
d'alléger de 10% les programmes. A partir de là, les établissements furent
libres d'organiser ces 10% sous différentes formes. (Le bulletin officiel
précisait : il ne sera pas donné de directive... choix libre des
périodes)
L'EXPÉRIENCE EUT LIEU A SAINT JACQUES POUR LA PREMIÈRE FOIS LES 22, 23 ET 24 OCTOBRE 1973
Cette expérience fut positive à Saint Jacques. Plus de 300
élèves des classes de seconde, première et terminale, y participèrent.
La préparation de ces journées avait été faite plusieurs
semaines auparavant. Pour cette première tentative, chaque classe avait un
programme indépendant. Tous collaborèrent et l'on vit, professeurs, élèves,
scientifiques et littéraires au coude à coude .
L'expression fut le thème choisi par les secondes.
L'environnement par les premières.
L'EXPRESSION :
Elle fut étudiée sous toutes ses formes : parlée, écrite, corporelle, ainsi
que par l'audio-visuel. L'effort fut porté sur le flash publicitaire, la
rédaction d'un journal, les chroniques judiciaires et littéraires, les
spectacles. Autant de points sur lesquels les 120 élèves de seconde, répartis
en plusieurs groupes se penchèrent.
Le résultat en fut : l'analyse d'un quotidien, la
réalisation d'un journal parlé, ainsi qu'un reportage sur ces journées
« 10% », expression visualisée d'un poème, d'un thème
littéraire, d'un événement historique.
L'ENVIRONNEMENT : Tel était le but des 91 élèves
de première qui avaient décidé de prendre conscience de l'équilibre
nécessaire entre l'homme et la nature. Pour cela, il se répartirent en deux
groupes, l'un étudierait le sol et l'autre, l'eau. Le premier visita une ferme
pratiquant la culture avec engrais et une seconde pratiquant la culture
biologique. Le second groupe se rendit au Gran Dan, visita Bonduelle à
Renescure et la station d'épuration d'Hazebrouck.
M. Dumont, ingénieur des eaux et forêts, fit un exposé sur
les problèmes de l'eau ; M. Vergeot parla de la culture biologique et M.
Ryckewaert expliqua la nécessité de l'utilisation des engrais en culture.
14-18 ET LA VIOLENCE
Le travail réalisé par les terminales fut considérable.
Pour l'étude des champs de bataille de 1914-1918, les 105 élèves de terminale
s'étaient répartis en plusieurs groupes.
Reportage photographique des monuments commémoratifs,
interview enregistré de personnalités, service cartographique (l'une des
cartes, réalisée sur bois, indiquait grâce à des jeux de lumière,
l'évolution des fronts) et excursion sur le terrain, notamment à Vimy et
Lorette. Parallèlement, il y avait dans chaque groupe un reporter chargé de
faire le compte-rendu de la journée des 10%. Et en guise de conclusion, un
débat sur la violence, avec un sondage, dont on pouvait hélas conclure
"que la violence fait partie intégrante de l'homme" car c'est ce qui
semblait ressortir des résultats du sondage d'opinion effectué auprès des
terminales à l'occasion de ses 10%, comme l'indique les résultats ci-dessous.
74% des sondés, pensaient, que le recours à la guerre pour
résoudre les conflits était parfois nécessaire.
67% des sondés, pensaient que l'actuel conflit au
Moyen-Orient pouvait se résoudre autrement que par la guerre.
63% des sondés, pensaient que la violence était acquise
dans la société.
42% des sondés, pensaient que la violence était nécessaire
à l'homme dans sa vie quotidienne.
52% des sondés pensaient qu'il existait une violence
positive.
79% des sondés pensaient que celui qui s'affirme non violent
est un idéaliste.
55% des sondés pensaient qu'il n'y avait pas de non violents
au niveau de la pratique.
1974 - OPÉRATION PORTES OUVERTES POUR LA SECONDE FOIS
M. l'Abbé Delannoy, Supérieur de l'Institution Saint Jacques - car l'appellation centre scolaire était pratiquement tombée en désuétude - voulait faire mieux connaître l'Institution afin d'accroître le volume de recrutement des élèves, d'aider les parents. Avec le concours des professeurs, ils organisèrent le samedi 19 avril 1974, une « opération portes ouvertes » pour la seconde fois, à l'intention des futurs élèves du second cycle.
Cette manifestation obtint un grand succès, les élèves de terminale servirent de guides aux visiteurs qui purent découvrir les salles de classe, les laboratoires, les chambres des internes, ainsi que le self service et le réfectoire.
6 AVRIL 1974
L'ORDINATION
DE L'ABBE JEAN-PAUL JAEGER
Il y avait très longtemps, vingt ans peut-être que
l'église St Éloi n'avait connu une telle cérémonie. Aussi l'ordination de l'Abbé
Jean-Paul JAEGER, aujourd'hui Évêque de Nancy et en 1974, professeur de
philosophie à Saint-Jacques fut vécue comme une fête de l'espérance et de la
reconnaissance par toute la communauté paroissiale comme par les professeurs et
les élèves du centre scolaire catholique d'Hazebrouck. Les différentes phases
du sacrement furent suivies avec une ferveur toute particulière par la très
nombreuse assistance.
Après la courte procession traditionnelle dans l'église, la
messe fut concélébrée par quarante prêtres en présence de Mgr. GAND,
Evêque de Lille.
La chorale des Escholiers du Marais créée par l'Abbé
Dechaene, sous la direction de M. Frémau, et les musiciens de Saint-Jacques
sous la direction de M.D'Hulster, rehaussaient de leur talent la cérémonie.
Ce fut ensuite la présentation de l'Abbé Jaeger à l'Évêque par l'Abbé
Cailleux. Dans son homélie, Mgr. Gand rappela qu'on n'est pas prêtre pour soi
mais dans l'Église et pour l'Église. Mgr. L'Évêque évoqua ensuite la mission
de l'enseignant chrétien qui est d'enseigner, d'éduquer et de faire découvrir
à autrui le sens de ce monde.
Ce fut ensuite la litanie des saints et la prostration. Mgr. Gand imposa ensuite les mains, suivi des quarante prêtres de l'assistance. Après la prière de l'ordination, les rites secondaires permirent à Jean-Paul Jaeger de recevoir les ornements sacerdotaux, le calice et la patène, le pain et le vin pour la messe.
LA FERMETURE DU PETIT
SÉMINAIRE
Etant donné la diminution importante du nombre des
vocations, la fermeture officielle du Petit Séminaire fut décidée par Mgr.
Gand quelque temps avant la fin de l'année scolaire 73-74.
L'Abbé Braems avait
été désigné comme organe liquidateur des biens ; les objets précieux
du culte furent remis à l'Evêché, d'autres furent cédés à Saint-Jacques,
les antiquaires venus parfois de très loin firent leurs affaires du reste.
Dès la rentrée de septembre 1975, Saint-Jacques devenait
locataire de l'ensemble des immeubles du Petit Séminaire.
LE RETOUR DES ANCIENS ÉLÈVES
Des anciens élèves sont venus renforcer cette année-là, et en nombre important, l'équipe administrative et éducative de l'Institution. Ne serait-ce pas la preuve qu'ils avaient gardé un excellent souvenir de leur temps d'études à Saint-Jacques.
Jean-Pierre BAILLEUL (promo 1970) originaire
d'Hazebrouck, assurera l'enseignement de l'histoire et de la géographie en
classe de 4e, très rapidement il gravira les échelons de la direction,
responsable du niveau 6°-5° en 1979, du second cycle en 1980, puis directeur
de l'Institution en 1987.
Ferdinand BELLENGIER (promo 1964) originaire de
Houtkerque, professeur de lettres, actuellement Directeur du Collège et Lycée
St-Jude à Armentières.
Marc BOLLIER (promo 1970) originaire d'Hazebrouck,
professeur d'Allemand.
Jean CREPIN (promo 1958), originaire de Merris, c'est
le nouvel économe de l'Institution. 19 ans plus tard en 1993 il est toujours
fidèle au poste.
Martine DEQUIDT (promo 1970), originaire de Wormhout,
professeur de mathématiques.
Elisabeth DILLIES (promo 1970) originaire
d'Hazebrouck, professeur d'éducation physique toujours en poste 19 ans plus
tard.
Bernard JOOS (promo 1968), originaire de Hondeghem,
Animateur-Educateur. Il fut responsable du Second Cycle, puis du cycle des
4è-3è. Il est actuellement Directeur du Lycée Professionnel St-Louis à
Armentières.
"LA LISTE FUT LONGUE" N'était-ce pas le signe d'une véritable continuité dans la tradition de l'Institution Saint-Jacques ?
L'ANNONCE DU DÉPART
DE L'ABBE DELANNOY
Le 16 février
1975, nous apprenons que l'Abbé Jean-Noël
Delannoy Supérieur de Saint Jacques depuis 1971, est nommé par Mgr. Gand, à
la tête de l'Institution Jean XXIII à Roubaix, un groupe scolaire de 1.500
élèves, et que celui-ci prendra ses fonctions en juillet. Ce fut avec une
certaine inquiétude que la communauté des familles apprit la nouvelle. L'Abbé
Jean-Noël Delannoy fut le dernier prêtre Supérieur de l'Institution Saint
Jacques.
LES ADIEUX A M.L'ABBE DELANNOY
Les adieux à M. l'Abbé DELANNOY ont eu lieu à la salle des
fêtes de Saint-Jacques, après une messe concélébrée à la chapelle de
l'ancien séminaire. M. VERGRIETE, président du Conseil d'administration fit
l'éloge de celui qui s'en allait en citant quelques-unes de ses nombreuses
réalisations. Il conclut en ces termes
"l'Institution a connu un
dynamisme nouveau, et ses élèves, de nombreux succès aux examens".
Au cours du repas qui suivit cette réception, M. l'Abbé
Delannoy et M. Raphaël Deboudt rendirent hommage à ceux qui quittaient
également l'Institution cette année-là, les professeurs M. Gabriel Maerten,,
Mme Andrée Damay, Frère Michel Savary, M. Compératore, M. Marc Bollier, Mlles
Marie-Agnès Verhaeghe, Mlles Anne Tomadesso, et Mme Mireille Decoster
aide-cuisinière. A toutes et à tous furent offerts des fleurs et des cadeaux.
ON REPARLE DU TERRAIN DE SPORT
Le terrain communément appelé "terrain de sport" était en réalité la propriété réelle et indivisible de l'association diocésaine de Lille (au profit du Petit Séminaire et de Saint-Jacques). L'opération d'achat fut réalisée sous forme d'apport à la société Civile Immobilière d'Hazebrouck. Cette société fut dissoute en 1974, faisant alors apport de ses biens à diverses associations, et le "terrain de sport" fut dévolu à l'association de l'Institution Saint-Jacques à Hazebrouck.
1890 /1891/
/1892 / /1893/
/1894-1900/ /1900-1920/
/1920-1930/ /1930-1945/
/1945-1962/ /1962-1971/
/1975-1981/
/1981-1986/ /1986-1993/
/1993/
/ http://www.college.stjacques-hazebrouck.fr