HISTOIRE DE L'INSTITUTION SAINT-JACQUES HAZEBROUCK ENTRE 1893 et 1993 
d'après le livre de Roger Renou:"Une histoire centenaire"

années 1945-1962
- l'abbé Vermes-7° supérieur- L'abbé Deswarte 8° supérieur
page photo 1945-1962
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M. L’ABBE CHARLES VERMES SEPTIÈME SUPÉRIEUR (1945-1951)

vermes.jpg (48866 octets)M. l’Abbé Charles VERMES fut désigné par Mgr LIENART, Evêque de Lille, pour succéder à M. l’Abbé DECOOPMAN .
le chanoine Charles Vermès, né à Comines le 4 mars 1904, fut supérieur de Saint-Jacques entre 1945 et 1951; il est décédé à Comines le 1er juillet 1978. Il avait été fait chanoine honoraire de Lille le 11 mai 1949.


L’INSTITUTION SAINT JACQUES DE 1945 A 1951

    Le 22 octobre 1945, M. l’Abbé DEROO économe depuis 1920, soit plus d’un quart de siècle passé dans cette fonction, donna sa démission.
 M. le Supérieur, puis M. le Directeur de la société civile de l’Institution, firent l’éloge de cette personne, qui s’était si bien acquittée de sa difficile mission en des temps si durs, et ils enregistrèrent avec peine l’annonce de sa démission. M. l’Abbé Boucherie fut nommé en la qualité de nouvel économe de l’Institution.
Le 21 novembre 1945, pour la première fois après les hostilités, la société civile de l’Institution Saint-Jacques se réunit au complet, le Directeur rendant hommage une dernière fois au zèle de M. le Supérieur Rémy DECOOPMAN, qui avait su maintenir ferme le gouvernail aux jours sombres de l’invasion et des bombardements ; il lui adressa, aux applaudissements de tous, ses félicitations.

1945-vermes-professeurs.jpg (50997 octets)M. l’Abbé VERMES Supérieur de l’Institution depuis quelques mois, gratifia le public d’un de ces discours humoristiques qui projetait une note gaie sur l’exposé plutôt sombre que M. l’économe l’Abbé BOUCHERIE, successeur de M. l’Abbé DEROO, fit de la situation matérielle de l’établissement. 
En effet, celui-ci en était encore au stade des réparations et aménagements provisoires : ainsi on s’entassait à plus de 240 élèves contre la cloison de plâtre et de bois qui avait permis de livrer partiellement au culte la chapelle mutilée. 
Provisoire également l’autre cloison qui donnait aux dortoirs des 1er et 2ième étages un embryon de vestiaire ; provisoire enfin le baraquement construit au fond de la cour servant de salles de classe pour les élèves de 6ième et de 5ième, et les cabinets construits de part et d’autre au fond de la cour.

    En cette fin d’année 1945, aucun dommage de guerre n’avait encore été versé à Saint-Jacques. On comprendra que dans ces conditions, il fallait agir avec circonspection car il s'agissait de charges très lourdes qui risquaient de grever le budget de l’année, alors que de toute urgence, s’imposait la réfection de la salle des fêtes qui allait être transformée en ateliers de mécanique agricole, et la reconstruction de l’aile gauche qui permettait de décongestionner les dortoirs surpeuplés.

    Mais, si les temps étaient durs, les motifs de confiance ne manquaient pas : les 238 élèves inscrits, les quelque 150 qu’il avait fallu hélas refuser faute de place, disaient éloquemment la fidélité des familles au collège Saint-Jacques. 
    Aussi le moral des professeurs et des personnels de l’Institution demeurait-il au beau fixe, ce que M. le Supérieur se plaisait à souligner.

LA SOUSCRIPTION DE 1947 POUR LA RECONSTRUCTION DE LA CHAPELLE

1952-aerienne.jpg (70595 octets)Il manquait à Saint-Jacques son véritable lieu de culte, sa belle chapelle d’avant-guerre. M. le supérieur était moralement atteint de ce manque. Il le ressentait douloureusement et songea à rééditer le projet, déjà couronné de succès en 1893, de lancer une souscription. Il en parla à ses proches collaborateurs et son idée fit l’unanimité ; après avoir reçu un avis favorable de M. le directeur de la société civile, le 19 mars 1947 il rédigea un document sous forme d'appel qu’il transmit à tous les amis et anciens de Saint-Jacques.

                                                                Messieurs,

        Vous n’ignorez pas le sort malheureux que la guerre a fait à l’Institution Saint-Jacques. Le 24 juin 1944, un bombardement terrible a ruiné une grande partie des bâtiments.

       Depuis lors, le collège se relève péniblement de ses ruines. Des matériaux viennent d’arriver à pied-d’oeuvre. La reconstruction de l’aile gauche doit commencer prochainement.
       Mais le MAITRE DE LA MAISON demeure logé dans une chapelle en partie détruite, dont l’exiguïté rend impossible le déploiement des cérémonies liturgiques et porte un très grave préjudice à la piété des élèves.

       Avec confiance, je me tourne vers les Amis de Saint-Jacques, et ils sont nombreux ! vers les Anciens surtout, qui, tant de fois dans cette chapelle, ont pensé à leur avenir devant le tabernacle et devant la statue de la Vierge, aujourd’hui mutilée, mais qui n’en continue pas moins à présider à toutes nos réunions.

Il n’entre nullement dans mes projets de bâtir quelque chose de grandiose, mais de parer au plus pressé, c’est-à-dire : rendre au culte la chapelle en son entier et donner à Celui qui veut bien y habiter un cadre qui soit vraiment digne de Lui.

Les dons et prêts d’argent sans intérêts seront accueillis avec reconnaissance.

Avec mes remerciements anticipés, je vous prie d’agréer, Messieurs, l’expression de mes sentiments respectueusement dévoués en Notre Seigneur».

Hazebrouck, le 19 mars 1947

Charles VERMES. Supérieur

LES APPELS DE MONSIEUR LE SUPÉRIEUR FURENT ENTENDUS

        A la grande satisfaction de M. le Supérieur, son appel fut entendu, les dons affluèrent de toutes parts, et, comme par miracle, arrivèrent en même temps les premiers versements des dommages de guerre, qui permirent la continuation des travaux de reconstruction de l’aile gauche commencés en octobre dernier, à la satisfaction des professeurs et des élèves. Ceux-ci d’ores et déjà entrevoyaient la "décongestion" de certains locaux surpeuplés et l’occupation pour l’année scolaire prochaine d’une salle d’étude plus confortable à l’usage de la grande division, ainsi que la reconstruction de la chapelle.

       En 1948 , M. l’Abbé TRENTESAUX professeur à Saint-Jacques depuis 1932 fut décoré de la légion d’honneur à titre militaire. Ce fut un honneur qui rejaillit sur le corps professoral tout entier. L’année scolaire 1948 se déroula sans fait saillant.

1948 - ABANDON DE L'UNIFORME

1949-classe.jpg (53922 octets)Il faut remarquer sur la photo que l'uniforme a été abandonné. Pour authentifier l'Institution, les élèves portaient sur la manche gauche un écusson avec au centre un lion de gueules eau rouge sur champ d'or qui est de Flandre, en haut au centre une croix au vert sur champ d'argent flanquée de deux coquilles qui est de Saint-Jacques. Celui-ci fut gardé jusqu'en 1955.

1950 : on reparle de la pâture jouxtant l’Institution. M. le Supérieur ayant été informé que celle-ci serait à nouveau mise en vente et considérant que son acquisition était de première nécessité, envisagea le lancement d’un emprunt destiné à en financer l’achat. M. le directeur de la société civile conscient que les anciens avaient déjà été fortement mis à contribution pour la reconstruction de la chapelle, pria Maître Houzet de bien vouloir exposer les conditions de vente de la pâture appartenant alors à la société "le froment". Après avoir délibéré sur la question, M. le Directeur de la société civile donna l’autorisation d’acheter cette pâture pour un montant ne dépassant pas trois millions et d’emprunter cette somme à un taux d’intérêt ne dépassant pas 4%. Hélas M. le supérieur quitta la direction de l’Institution, comme son prédécesseur, sans avoir pu mettre en oeuvre son projet de création d’un stade destiné à développer le sport à Saint-Jacques.

En effet, en septembre 1951, M. le supérieur VERMES quitta la direction de l’Institution, et fut remplacé par M. l’Abbé DESWARTE, préfet des études à l’Institution N.D. des Victoires à Roubaix.

SAINT JACQUES ET LE PETIT SÉMINAIRE DANS L’AFFAIRE DU CIRQUE AMAR

     En septembre 1949, le cirque "AMAR" était de passage à Hazebrouck. Le 23 août, vers 17 heures, M. Amar en personne rendit visite au Supérieur de l’Institution Saint-Jacques, pour lui demander de pouvoir disposer de la pâture pour y faire paître ses animaux. 
      Le Supérieur ne donna pas son accord sur le champ, n’étant pas le seul locataire : la pâture était partagée entre Saint-Jacques et le Petit Séminaire. Il demanda à M. Amar de repasser en fin de soirée.

     Après avoir consulté l’Économe de Saint-François (Petit Séminaire) et obtenu son accord de principe, M. AMAR proposa alors la somme de 3.000 francs à titre de dédommagement. Le Supérieur de Saint-Jacques accepta cette proposition sans en informer le Supérieur du Petit Séminaire. 
   
Vers 20 heures, le même jour, M. Catteau, économe du Petit Séminaire, vint rendre visite au Supérieur de Saint Jacques pour l’informer de ce que le Supérieur du Petit Séminaire n’était plus favorable au prêt de la pâture, prétextant que ce geste commun risquait de créer un précédent... et que le montant de la proposition de dédommagement était insuffisant. Les négociations en restèrent là. 
    Le lundi 9 août, le Supérieur de Saint-Jacques, cloué au lit par une crise d’appendicite, ne put quitter sa chambre. Le Petit Séminaire ne se manifesta pas, mais le mardi 10 août, vers neuf heures, M. Amar se représenta au collège et déclara alors que le Supérieur du Petit Séminaire réclamait 30.000 francs de dédommagement pour la pâture et que cette somme lui paraissait exagérée. 
    Il demanda alors au Supérieur de Saint Jacques de bien vouloir signer un contrat de location pour un prix de 20.000 francs. Le Supérieur refusa cette proposition et informa l’Econome du Petit Séminaire. Du 11 au 22 août ce fut le silence complet. Les négociations restèrent lettre morte. 
    Puis le lundi 22 vers 18 heures le Directeur du cirque se présenta à nouveau au bureau du Supérieur de Saint-Jacques avec de nouvelles propositions : 25000 francs pour la location. Le marché fut donc conclu sur ces bases.

    Le 23 août, la représentation eut lieu. A la fin de la séance, M. Amar vint trouver le Supérieur de Saint-Jacques - le Supérieur du Petit Séminaire s’étant abstenu d’assister à la séance - pour lui témoigner son indignation sur la façon d’agir des Supérieurs des deux Institutions.

    Le cirque quitta Hazebrouck le jeudi 24 août, mais M. Amar n’avait pas payé ce qu’il avait promis au Supérieur de Saint-Jacques avec qui il avait traité l’affaire de la pâture. Et ce fut le grand silence du coté du Petit Séminaire. 
    Le vendredi 25 août, l'Abbé VERMES envoya un mot au Supérieur du Petit Séminaire pour lui demander si M. Amar avait donné suite à ses promesses et quel en était le résultat. Celui-ci répondit qu’il enverrait un courrier.

    Effectivement, le lundi 28 août le Supérieur de Saint-Jacques reçut une enveloppe contenant 5.000 francs et un mot de remerciement de M. Amar. Il refusa celle-ci en la renvoyant à l’expéditeur avec un mot précisant que la moitié de 25.000 francs correspondait à 12.500 francs. 
    D’autre part, celui-ci fit part de son étonnement de constater que le Supérieur du Petit Séminaire avait certainement poursuivi des tractations sans en avoir été informé, constatant qu’il avait été le premier destinataire du courrier de M. Amar.

Le Supérieur de Saint-François rétorqua qu’il n’avait pas l’intention de garder cet argent, que M. Amar avait précisé par un courrier accompagnant la somme d’argent qu’il souhaitait que le Petit Séminaire garde une certaine somme pour une bonne oeuvre.

Le Supérieur de l’Institution Saint-Jacques s’interrogea en se posant la question comment agir : « je ne peux passer pour un imbécile... ni ajouter ce nouveau paragraphe aux contes d’Alphonse Daudet : " La Mule du Pape". Je veux que le Séminaire répare l’injustice commise envers l’Institution Saint-Jacques et qu’il nous donne ce à quoi nous avons droit, c’est à dire 12.500 francs, somme correspondant à la moitié de ce que le Petit Séminaire a reçu de M. Amar. Au cas contraire si celui-ci reste sur sa position nous lui supprimerons l’autorisation d’accès au terrain de sport.»

Hélas l’histoire ne nous a pas permis de savoir comment cette histoire entre le Petit Séminaire et l’Institution Saint Jacques s’est terminée. 
Toujours est-il qu’il y eut un autre cirque pendant la présence du cirque Amar à Hazebrouck.

M. L’ABBE DESWARTE, HUITIÈME SUPÉRIEUR 1951-1962

deswarte.jpg (53039 octets)M. l’Abbé Maxime DESWARTE, succéda à M. l’Abbé VERMES. Il fut désigné par Mgr le Cardinal LIENART, Evêque de Lille, pour diriger l’Institution Saint-Jacques, où il avait été élève. Né au "RYVELD", profondément enraciné dans sa terre natale, fils de paysan, on le voyait parfois aider aux moissons en soutane. Il s’intéressait particulièrement aux églises et aux chapelles de nos campagnes. Sa fidélité à la langue du cru le rendait proche des gens. Ceux-ci en parlaient amicalement sous le nom de "Maxime" ou même de "Swart’je".
A propos de l’abbé Deswarte:
Digne émule de" Till Uylenspiegel" dont il évoquait les facéties avec une faconde inégalable, le Chanoine Deswaerte fut un authentique personnage, au sens théâtral du mot, et une personnalité d’une extrême richesse et d’une grande originalité. Nul de ses élèves n’a oublié sa passion pour Shakespeare et sa pédagogie à la fois rude et profondément humaine.., celle d’un flamand imprégné de l’humanisme rabelaisien.

M. Maxime DESWARTE est né à Steenvoorde le 14 juin 1907. Ordonné prêtre en 1937. Préfet des études au collège Notre Dame des Victoire à Roubaix en 1937. Mobilisé de 1939 à 1941. Supérieur de l’Institution Saint Jacques à Hazebrouck en 1951, puis modeste professeur à Saint-Jacques et à la faculté catholique de Lille en 1962. Prêtre à Steenvoorde en 1979. Décoré des palmes académiques en 1972. Vice président du Comité Flamand, le Chanoine Deswaerte était celui qui connaissait le mieux l’histoire de la Flandre. Il se retire à Steenvoorde en 1979, et décède en 1989 , à l’âge de 82 ans.

L’INSTITUTION SAINT JACQUES DE 1950 A 1965

1952-deswarte-professeurs.jpg (56788 octets)M. l’Abbé DESWARTE, nouveau supérieur de l’Institution, eut à coeur de poursuivre l’oeuvre entreprise par ses prédécesseurs, avec comme objectif l’amélioration du cadre de vie des élèves. Ainsi c’est à cette époque que l’on installa l’eau chaude, les premières douches, des armoires au dortoir du second étage, de la nouvelle literie, on construisit une tribune pour la salle des fêtes où on installa le chauffage central ainsi qu’un éclairage moderne. On mit aussi en place les premiers postes de télévision et magnétophones pour les internes. 

    Saint Jacques devenait petit à petit un établissement moderne à l’avant-garde du progrès comme par le passé, comme en témoigne cette première photo aérienne montrant l’espace et la grandeur de l’établissement.1962-aerienne.jpg (66102 octets)
    On remarquera la reconstruction des ailes droite et gauche du bâtiment par la couleur des briques plus claires, et, au centre, le baraquement provisoire qui est toujours de grande utilité. Plus à droite, la salle des fêtes et le local scout qui ne seront reconstruits qu’en 1959.

En novembre 1952, M. le supérieur apprit que la société le Froment dont on a déjà évoqué plusieurs fois le nom dans les paragraphes précédents était cette fois-ci vendeur du terrain de sport loué pour moitié à Saint-Jacques et pour moitié au Petit Séminaire depuis 1941. Il chargea Me HOUZET, notaire, de suivre cette affaire de près. Celui-ci prit alors contact avec la société le Froment. Ce contact permit de découvrir qu’en réalité cette société était une association gérante de biens et que les propriétaires étaient en fait "LES SOEURS SACRAMENTINES" de Cambrai. Celles-ci avaient jugé que ce terrain n’était plus d’aucune utilité pour elles et avaient donc chargé la société le Froment de mettre leur terrain en vente.
Le supérieur, comme ses prédécesseurs, n’avait qu’un souhait : que ce terrain devienne propriété de Saint- Jacques. En accord avec le Supérieur du Petit Séminaire, il adressa une requête à Mgr l’Evêque en ces termes :


«Monseigneur, si nous prenons la liberté de vous adresser cette lettre, c’est sur l’avis de Maître Voiturier, Notaire à Cambrai.

Celui-ci nous avait invités, M. le supérieur du Petit Séminaire et moi-même, pour une entrevue concernant la vente de la pâture jouxtant l’Institution Saint Jacques, vente dont le profit devait contribuer à la reconstruction de l’Institution Fénelon à Dunkerque.

Maître Voiturier, nous avait convoqués parce qu’il estimait que nos deux maisons étaient intéressées par cette vente.

Monseigneur, nous n’aurions pas de peine à faire valoir qu’en effet la vente publique de ce terrain pourrait faire courir de graves risques à nos maisons, le développement des activités sportives rend de tels terrains de plus en plus nécessaires. Et il ne reste plus que celui-là de disponible près de chez nous. D’autre part nous savons que certains édiles de la ville ont un projet pour l’acquérir, pour en faire un terrain de sport au profit des écoles publiques. Mais notre principal souci serait si ce terrain venait à être acquis par des personnes étrangères à nos intérêts, de nous trouver exposés à un voisinage qui nous serait des plus préjudiciable: on parle également de la construction d’un lotissement et aussi de la création d’un collège public de filles sur cet emplacement.

Les membres de l’association le Froment que nous avons rencontrés comprennent notre point de vue, et semblent être d’accord pour réduire leurs prétentions mais ont jugé que c’était à nous de soumettre l’affaire à votre arbitrage, Eminence, c’est pourquoi nous vous écrivons».

 


Le 2 décembre 1952, Mgr Dewailly chancelier de l’Evêché répondait au courrier en ces termes :

«Cher Monsieur le Supérieur,

Puisque vous souhaitez avoir, proche de votre maison, un terrain de sport, son Eminence le Cardinal accepte que ce terrain soit acheté.

Il s’efforcera d’obtenir des venderesses que le terrain soit cédé cinq millions, contrat en main.

Le Cardinal met comme condition que vous versiez comptant, au moment de la vente, la moitié de la somme totale, c’est-à-dire deux millions cinq cent mille francs.

Veuillez nous dire si vous êtes d’accord afin qu’il fasse la démarche nécessaire auprès des venderesses.»

Signé : Mgr DEVAILLY

M. le supérieur ne tarda pas à donner sa réponse à ce courrier en confirmant son souhait de pouvoir acquérir ce terrain de sport mais il avait bien compris que pour éviter les querelles de clocher, Mgr prendrait des dispositions. La réponse ne se fit point attendre. Le 12 février 1953, une lettre émanant de M. le Chancelier de L’Evêché précisait celles-ci.

«Monsieur le Supérieur,

Monseigneur vous informe que la Supérieure Générale des Soeurs Sacramentines est disposée à vous céder le terrain jouxtant votre Institution.

Nous allons donc recueillir la somme nécessaire pour la remettre au notaire afin que l’acte puisse être signé. Nous vous demandons donc de verser au plus vite la somme de 2.500.000 francs que le Cardinal a fixée pour votre Institution.»

Septembre 1953, M. l’Abbé BOUCHERIE, économe depuis six ans donna sa démission. M. le Supérieur lui exprima toute sa reconnaissance pour les services qu’il avait rendus. M. le directeur de la société civile demanda au Supérieur de bien vouloir cumuler à la fois les fonctions d’économe de l’Institution et de trésorier de la société malgré les lourdes charges qu’il assumait. M. le Supérieur accepta.
Le projet d’achat de la pâture était au statu quo, la réfection de la chapelle touchait à sa fin.

1954. Cette année-là, M. l’Abbé VANWALLINGHEM fut désigné pour suppléer M. le Supérieur dans ses fonctions d’économe. Le préau avait été entièrement recouvert, la bibliothèque de la grande division restaurée, les travaux de la chapelle étaient terminés. Tous les artisans avaient pu être payés, mais la situation financière restait préoccupante.

Le 5 octobre 1955, Monseigneur envoya un courrier à MM. les Supérieurs du Petit Séminaire et de Saint Jacques, s’inquiétant de ne plus avoir de nouvelles du projet d’achat du terrain de sport. Il convoqua ceux-ci à une réunion le vendredi 22 octobre au Petit Séminaire en sa présence. Etaient également conviés à cette rencontre la Supérieure Générale des Soeurs Sacramentines et l’avocat conseil de l’Evêché.

Cette réunion eut lieu à huis clos et nul ne sait ce qu’il y fut décidé. L’Institution Saint Jacques tout comme le Petit Séminaire venait d’investir des sommes considérables dans leurs travaux de reconstruction d’après guerre et ne disposait pas des sommes nécessaires à l’achat de ce terrain.
Mais le Supérieur de l’Institution Saint Jacques qui tenait tout particulièrement à ce terrain de sport voyant une fois de plus s’éloigner une occasion de l’acquérir, proposa au directeur de la société civile de procéder à l’emprunt. Celui-ci n’y fit aucune objection, et il eut l’idée de s’adresser à la Fédération Agricole du Nord « puisque, dit-il, vous dispensez un enseignement agricole à vos élèves.»

Sur ces bonnes paroles, M. le Supérieur DESWARTE transmit une demande de prêt à la dite Fédération en évoquant une extension de l’enseignement agricole rendu nécessaire du fait du développement de la mécanisation de l’agriculture. Le 25 janvier 1955, il reçut un avis favorable accordant le prêt. Il disposa alors de la somme nécessaire pour acquérir ce terrain. M. le Supérieur avisa aussitôt Monseigneur qu’il tenait la somme à sa disposition. 
On ne sut jamais si le Petit Séminaire put faire de même. Le terrain de sport.fut finalement acquis fin 1955, mais par l’association Diocésaine de Lille, au profit du Petit Séminaire et de l’Institution Saint Jacques qui n’en étaient pas pour autant propriétaires. "Le mystère du terrain restait entier et cela depuis le 30 août 1913, date à laquelle les Soeurs Sacramentines en avaient fait l’acquisition à Mademoiselle Debert, propriétaire, résidant à Ypres."

En 1955 toujours, les laboratoires de sciences furent l’objet d’améliorations. On fit l’acquisition d’appareils de physique, le dortoir fut équipé de nouvelles armoires, un nouvel éclairage au néon fut installé aux dortoirs et au réfectoire, une nouvelle cuisinière fut installée aux cuisines.

1957. La veille Renault "Juva quatre" étant hors service, une nouvelle " 2 CV Citroën" fut achetée. Des salles de jeux furent aménagées pour les internes et tous les grillages de protection aux fenêtres remplacés.

En 1958, on commença les travaux de reconstruction de la salle des fêtes. La grande cour de récréation a été refaite, les travaux de la salle des fêtes se sont poursuivis : électricité, chauffage, peinture.

1960. La société anonyme de l’Institution Saint-Jacques, créée en 1892, change une seconde fois d’appellation. Jusqu’alors celle-ci était chargée, d’administrer, d’entretenir et d’exploiter l’Institution. En 1960, la société étudia un nouveau projet qui avait pour but une mise en location de l’établissement, dont le locataire prendrait à sa charge toute les prérogatives de la société civile, celle-ci ayant alors le statut de propriétaire de l’Institution. A cet effet une association fut créée par M. Bernard BEDOY elle se nomma "ASSOCIATION ECOLE ET FAMILLE DE L’INSTITUTION SAINT-JACQUES" déclarée et gérée conformément au statuts de la loi de 1901.

De cette nouvelle situation juridique, l’association Ecole et Famille de l’Institution Saint Jacques devenait locataire des immeubles avec un bail de trois ans reconductible par tacite reconduction. En raison des charges exceptionnelles, il ne lui était pas réclamé de loyer, mais l’association locatrice était chargée d’entretenir, de réparer l’ensemble des biens loués, de supporter à elle seule toutes les dépenses afférentes aux réparations et d’acquitter les impôts grevant les immeubles. Elle serait tenue d’occuper personnellement la propriété louée, pour y installer dans les locaux un établissement d’enseignement "libre et catholique avec internat" agréé comme tel par l’autorité religieuse compétente. Une clause résolutoire à cette mise en location précisait qu’à défaut d’exécution ou de non respect des clauses stipulées dans le bail celui-ci serait résilié de plein droit avec préavis d’un mois par la société civile de l’Institution Saint Jacques propriétaires bailleurs.

En 1961, l’association Ecole et Famille, locataire des locaux, sollicite l’autorisation d’édifier de nouveaux bâtiments sur le terrain de Saint-Jacques. Les plans furent communiqués aux membres de la société civile propriétaire pour avis, et celle-ci à la majorité décida de donner son accord à l’association pour construire dans le prolongement Nord Est de l’aile gauche un nouveau bâtiment à deux étages.

D’autre part, l’association se porta acquéreur du baraquement situé au fond de la cour mis en vente par le service des domaines pour la somme de 1.000 francs. Les salles de classe furent aménagées pour des cours de mécanique agricole.

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