HISTOIRE DE L'INSTITUTION SAINT-JACQUES
HAZEBROUCK ENTRE 1893 et 1993
d'après le livre de Roger
Renou:"Une histoire centenaire"
années 1945-1962
- l'abbé Vermes-7° supérieur- L'abbé Deswarte 8° supérieur
page photo 1945-1962
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M. L’ABBE CHARLES VERMES SEPTIÈME SUPÉRIEUR (1945-1951)
M.
l’Abbé Charles VERMES fut désigné par Mgr LIENART, Evêque de Lille,
pour succéder à M. l’Abbé DECOOPMAN .
le chanoine Charles Vermès, né à Comines le 4 mars 1904,
fut supérieur de Saint-Jacques entre 1945 et 1951; il est décédé à Comines le 1er juillet 1978. Il avait été fait chanoine honoraire de Lille le 11 mai 1949.
L’INSTITUTION
SAINT JACQUES DE 1945 A 1951
Le 22 octobre 1945, M. l’Abbé
DEROO économe depuis 1920, soit plus d’un quart de siècle passé dans cette
fonction, donna sa démission.
M. le Supérieur, puis M. le Directeur de la société civile de l’Institution,
firent l’éloge de cette personne, qui s’était si bien acquittée de sa
difficile mission en des temps si durs, et ils enregistrèrent avec peine l’annonce
de sa démission. M. l’Abbé Boucherie fut nommé en la qualité de nouvel
économe de l’Institution.
Le 21 novembre 1945, pour la première fois après les hostilités, la société
civile de l’Institution Saint-Jacques se réunit au complet, le Directeur
rendant hommage une dernière fois au zèle de M. le Supérieur Rémy DECOOPMAN,
qui avait su maintenir ferme le gouvernail aux jours sombres de l’invasion et
des bombardements ; il lui adressa, aux applaudissements de tous, ses
félicitations.
M. l’Abbé VERMES Supérieur de
l’Institution depuis quelques mois,
gratifia le public d’un de ces discours humoristiques qui projetait une note
gaie sur l’exposé plutôt sombre que M. l’économe l’Abbé BOUCHERIE,
successeur de M. l’Abbé DEROO, fit de la situation matérielle de l’établissement.
En effet, celui-ci en était encore au stade des réparations et aménagements
provisoires : ainsi on s’entassait à plus de 240 élèves contre la
cloison de plâtre et de bois qui avait permis de livrer partiellement au culte
la chapelle mutilée.
Provisoire également l’autre cloison qui donnait aux
dortoirs des 1er et 2ième étages un embryon de vestiaire ; provisoire enfin le
baraquement construit au fond de la cour servant de salles de classe pour les
élèves de 6ième et de 5ième, et les cabinets construits de part et d’autre
au fond de la cour.
En cette fin d’année 1945, aucun dommage de guerre n’avait encore été versé à Saint-Jacques. On comprendra que dans ces conditions, il fallait agir avec circonspection car il s'agissait de charges très lourdes qui risquaient de grever le budget de l’année, alors que de toute urgence, s’imposait la réfection de la salle des fêtes qui allait être transformée en ateliers de mécanique agricole, et la reconstruction de l’aile gauche qui permettait de décongestionner les dortoirs surpeuplés.
Mais, si les temps étaient durs,
les motifs de confiance ne manquaient pas : les 238 élèves inscrits, les
quelque 150 qu’il avait fallu hélas refuser faute de place, disaient
éloquemment la fidélité des familles au collège Saint-Jacques.
Aussi le
moral des professeurs et des personnels de l’Institution demeurait-il au beau
fixe, ce que M. le Supérieur se plaisait à souligner.
LA SOUSCRIPTION DE 1947 POUR LA RECONSTRUCTION DE LA CHAPELLE
Il manquait à Saint-Jacques son
véritable lieu de culte, sa belle chapelle d’avant-guerre. M. le supérieur
était moralement atteint de ce manque. Il le ressentait douloureusement et
songea à rééditer le projet, déjà couronné de succès en 1893, de lancer
une souscription. Il en parla à ses proches collaborateurs et son idée fit l’unanimité ;
après avoir reçu un avis favorable de M. le directeur de la société civile,
le 19 mars 1947 il rédigea un document sous forme d'appel qu’il transmit à
tous les amis et anciens de Saint-Jacques.
Messieurs, Vous n’ignorez pas le sort malheureux que la guerre a fait à l’Institution Saint-Jacques. Le 24 juin 1944, un bombardement terrible a ruiné une grande partie des bâtiments.
Depuis lors, le collège se
relève péniblement de ses ruines. Des matériaux viennent d’arriver à
pied-d’oeuvre. La reconstruction de l’aile gauche doit commencer
prochainement. Avec confiance, je me tourne vers les Amis de Saint-Jacques, et ils sont nombreux ! vers les Anciens surtout, qui, tant de fois dans cette chapelle, ont pensé à leur avenir devant le tabernacle et devant la statue de la Vierge, aujourd’hui mutilée, mais qui n’en continue pas moins à présider à toutes nos réunions. Il n’entre nullement dans mes projets de bâtir quelque chose de grandiose, mais de parer au plus pressé, c’est-à-dire : rendre au culte la chapelle en son entier et donner à Celui qui veut bien y habiter un cadre qui soit vraiment digne de Lui. Les dons et prêts d’argent sans intérêts seront accueillis avec reconnaissance. Avec mes remerciements anticipés, je vous prie d’agréer, Messieurs, l’expression de mes sentiments respectueusement dévoués en Notre Seigneur». Hazebrouck, le 19 mars 1947 Charles VERMES. Supérieur |
LES APPELS DE MONSIEUR LE SUPÉRIEUR FURENT ENTENDUS
A la grande satisfaction de M. le Supérieur, son appel fut entendu, les dons affluèrent de toutes parts, et, comme par miracle, arrivèrent en même temps les premiers versements des dommages de guerre, qui permirent la continuation des travaux de reconstruction de l’aile gauche commencés en octobre dernier, à la satisfaction des professeurs et des élèves. Ceux-ci d’ores et déjà entrevoyaient la "décongestion" de certains locaux surpeuplés et l’occupation pour l’année scolaire prochaine d’une salle d’étude plus confortable à l’usage de la grande division, ainsi que la reconstruction de la chapelle.
En 1948 , M. l’Abbé TRENTESAUX
professeur à Saint-Jacques depuis 1932 fut décoré de la légion d’honneur
à titre militaire. Ce fut un honneur qui rejaillit sur le corps professoral
tout entier. L’année scolaire 1948 se déroula sans fait saillant.
1948 - ABANDON DE L'UNIFORME
Il faut remarquer sur la
photo
que l'uniforme a été abandonné. Pour authentifier l'Institution, les élèves
portaient sur la manche gauche un écusson avec au centre un lion de gueules eau
rouge sur champ d'or qui est de Flandre, en haut au centre une croix au vert sur
champ d'argent flanquée de deux coquilles qui est de Saint-Jacques. Celui-ci
fut gardé jusqu'en 1955.
1950 : on reparle de la pâture jouxtant l’Institution. M. le Supérieur ayant été informé que celle-ci serait à nouveau mise en vente et considérant que son acquisition était de première nécessité, envisagea le lancement d’un emprunt destiné à en financer l’achat. M. le directeur de la société civile conscient que les anciens avaient déjà été fortement mis à contribution pour la reconstruction de la chapelle, pria Maître Houzet de bien vouloir exposer les conditions de vente de la pâture appartenant alors à la société "le froment". Après avoir délibéré sur la question, M. le Directeur de la société civile donna l’autorisation d’acheter cette pâture pour un montant ne dépassant pas trois millions et d’emprunter cette somme à un taux d’intérêt ne dépassant pas 4%. Hélas M. le supérieur quitta la direction de l’Institution, comme son prédécesseur, sans avoir pu mettre en oeuvre son projet de création d’un stade destiné à développer le sport à Saint-Jacques.
En effet, en septembre 1951, M. le supérieur VERMES quitta la direction de l’Institution, et fut remplacé par M. l’Abbé DESWARTE, préfet des études à l’Institution N.D. des Victoires à Roubaix.
SAINT JACQUES ET LE PETIT SÉMINAIRE DANS L’AFFAIRE DU CIRQUE AMAR
En septembre 1949, le cirque "AMAR" était de
passage à Hazebrouck. Le 23 août, vers 17 heures, M. Amar en personne rendit
visite au Supérieur de l’Institution Saint-Jacques, pour lui demander de
pouvoir disposer de la pâture pour y faire paître ses animaux.
Le Supérieur
ne donna pas son accord sur le champ, n’étant pas le seul locataire : la
pâture était partagée entre Saint-Jacques et le Petit Séminaire. Il demanda
à M. Amar de repasser en fin de soirée.
Après avoir consulté l’Économe de Saint-François (Petit
Séminaire) et obtenu son accord de principe, M. AMAR proposa alors la somme de
3.000 francs à titre de dédommagement. Le Supérieur de Saint-Jacques accepta
cette proposition sans en informer le Supérieur du Petit Séminaire.
Le 23 août, la représentation eut lieu. A la fin de la séance, M. Amar vint trouver le Supérieur de Saint-Jacques - le Supérieur du Petit Séminaire s’étant abstenu d’assister à la séance - pour lui témoigner son indignation sur la façon d’agir des Supérieurs des deux Institutions.
Le cirque quitta Hazebrouck le jeudi 24 août, mais M. Amar n’avait
pas payé ce qu’il avait promis au Supérieur de Saint-Jacques avec qui il
avait traité l’affaire de la pâture. Et ce fut le grand silence du coté du
Petit Séminaire.
Le vendredi 25 août, l'Abbé VERMES envoya un mot au
Supérieur du Petit Séminaire pour lui demander si M. Amar avait donné suite
à ses promesses et quel en était le résultat. Celui-ci répondit qu’il
enverrait un courrier.
Effectivement, le lundi 28 août le Supérieur de
Saint-Jacques reçut une enveloppe contenant 5.000 francs et un mot de
remerciement de M. Amar. Il refusa celle-ci en la renvoyant à l’expéditeur
avec un mot précisant que la moitié de 25.000 francs correspondait à 12.500
francs.
D’autre part, celui-ci fit part de son étonnement de constater que le
Supérieur du Petit Séminaire avait certainement poursuivi des tractations sans
en avoir été informé, constatant qu’il avait été le premier destinataire
du courrier de M. Amar.
Le Supérieur de Saint-François rétorqua qu’il n’avait pas l’intention de garder cet argent, que M. Amar avait précisé par un courrier accompagnant la somme d’argent qu’il souhaitait que le Petit Séminaire garde une certaine somme pour une bonne oeuvre.
Le Supérieur de l’Institution Saint-Jacques s’interrogea en se posant la question comment agir : « je ne peux passer pour un imbécile... ni ajouter ce nouveau paragraphe aux contes d’Alphonse Daudet : " La Mule du Pape". Je veux que le Séminaire répare l’injustice commise envers l’Institution Saint-Jacques et qu’il nous donne ce à quoi nous avons droit, c’est à dire 12.500 francs, somme correspondant à la moitié de ce que le Petit Séminaire a reçu de M. Amar. Au cas contraire si celui-ci reste sur sa position nous lui supprimerons l’autorisation d’accès au terrain de sport.»
Hélas l’histoire ne nous a pas permis de savoir comment
cette histoire entre le Petit Séminaire et l’Institution Saint Jacques s’est
terminée.
Toujours est-il qu’il y eut un autre cirque pendant la présence du
cirque Amar à Hazebrouck.
M. L’ABBE DESWARTE, HUITIÈME SUPÉRIEUR 1951-1962
M.
l’Abbé Maxime DESWARTE, succéda à M. l’Abbé
VERMES. Il fut désigné par Mgr le Cardinal LIENART, Evêque de Lille, pour
diriger l’Institution Saint-Jacques, où il avait été élève. Né au
"RYVELD", profondément enraciné dans sa terre natale, fils de
paysan, on le voyait parfois aider aux moissons en soutane. Il s’intéressait
particulièrement aux églises et aux chapelles de nos campagnes. Sa fidélité
à la langue du cru le rendait proche des gens. Ceux-ci en parlaient amicalement
sous le nom de "Maxime" ou même de "Swart’je".
A propos de l’abbé Deswarte:
Digne émule de" Till Uylenspiegel" dont il
évoquait les facéties avec une faconde inégalable, le Chanoine Deswaerte fut
un authentique personnage, au sens théâtral du mot, et une personnalité d’une
extrême richesse et d’une grande originalité. Nul de ses élèves n’a
oublié sa passion pour Shakespeare et sa pédagogie à la fois rude et
profondément humaine.., celle d’un flamand imprégné de l’humanisme
rabelaisien.
M. Maxime DESWARTE est né à Steenvoorde le 14 juin 1907. Ordonné prêtre en 1937. Préfet des études au collège Notre Dame des Victoire à Roubaix en 1937. Mobilisé de 1939 à 1941. Supérieur de l’Institution Saint Jacques à Hazebrouck en 1951, puis modeste professeur à Saint-Jacques et à la faculté catholique de Lille en 1962. Prêtre à Steenvoorde en 1979. Décoré des palmes académiques en 1972. Vice président du Comité Flamand, le Chanoine Deswaerte était celui qui connaissait le mieux l’histoire de la Flandre. Il se retire à Steenvoorde en 1979, et décède en 1989 , à l’âge de 82 ans.
L’INSTITUTION SAINT JACQUES DE 1950 A 1965
M. l’Abbé
DESWARTE, nouveau supérieur de l’Institution,
eut à coeur de poursuivre l’oeuvre entreprise par ses prédécesseurs, avec
comme objectif l’amélioration du cadre de vie des
élèves. Ainsi c’est à
cette époque que l’on installa l’eau chaude, les premières douches, des
armoires au dortoir du second étage, de la nouvelle literie, on construisit une
tribune pour la salle des fêtes où on installa le chauffage central ainsi qu’un
éclairage moderne. On mit aussi en place les premiers postes de télévision et
magnétophones pour les internes.
Saint Jacques devenait petit à petit un
établissement moderne à l’avant-garde du progrès comme par le passé, comme
en témoigne cette première photo aérienne
montrant l’espace et la grandeur
de l’établissement.
On remarquera la reconstruction des ailes droite et gauche du
bâtiment par la couleur des briques plus claires, et, au centre, le baraquement
provisoire qui est toujours de grande utilité. Plus à droite, la salle des
fêtes et le local scout qui ne seront reconstruits qu’en 1959.
En novembre 1952, M. le supérieur apprit que la société le
Froment dont on a déjà évoqué plusieurs fois le nom dans les paragraphes
précédents était cette fois-ci vendeur du terrain de sport loué pour moitié
à Saint-Jacques et pour moitié au Petit Séminaire depuis 1941. Il chargea
Me HOUZET, notaire, de suivre cette affaire de près. Celui-ci prit alors
contact avec la société le Froment. Ce contact permit de découvrir qu’en
réalité cette société était une association gérante de biens et que les
propriétaires étaient en fait "LES SOEURS SACRAMENTINES" de Cambrai.
Celles-ci avaient jugé que ce terrain n’était plus d’aucune utilité pour
elles et avaient donc chargé la société le Froment de mettre leur terrain en
vente.
Le supérieur, comme ses prédécesseurs, n’avait qu’un
souhait : que ce terrain devienne propriété de Saint- Jacques. En accord
avec le Supérieur du Petit Séminaire, il adressa une requête à Mgr l’Evêque
en ces termes :
Celui-ci nous avait invités, M. le supérieur du Petit Séminaire et moi-même, pour une entrevue concernant la vente de la pâture jouxtant l’Institution Saint Jacques, vente dont le profit devait contribuer à la reconstruction de l’Institution Fénelon à Dunkerque. Maître Voiturier, nous avait convoqués parce qu’il estimait que nos deux maisons étaient intéressées par cette vente. Monseigneur, nous n’aurions pas de peine à faire valoir qu’en effet la vente publique de ce terrain pourrait faire courir de graves risques à nos maisons, le développement des activités sportives rend de tels terrains de plus en plus nécessaires. Et il ne reste plus que celui-là de disponible près de chez nous. D’autre part nous savons que certains édiles de la ville ont un projet pour l’acquérir, pour en faire un terrain de sport au profit des écoles publiques. Mais notre principal souci serait si ce terrain venait à être acquis par des personnes étrangères à nos intérêts, de nous trouver exposés à un voisinage qui nous serait des plus préjudiciable: on parle également de la construction d’un lotissement et aussi de la création d’un collège public de filles sur cet emplacement.Les membres de l’association le Froment que nous avons rencontrés comprennent notre point de vue, et semblent être d’accord pour réduire leurs prétentions mais ont jugé que c’était à nous de soumettre l’affaire à votre arbitrage, Eminence, c’est pourquoi nous vous écrivons».
|
Le 2 décembre 1952, Mgr Dewailly chancelier de l’Evêché
répondait au courrier en ces termes :
«Cher Monsieur le Supérieur, Puisque vous souhaitez avoir, proche de votre maison, un terrain de sport, son Eminence le Cardinal accepte que ce terrain soit acheté. Il s’efforcera d’obtenir des venderesses que le terrain soit cédé cinq millions, contrat en main. Le Cardinal met comme condition que vous versiez comptant, au moment de la vente, la moitié de la somme totale, c’est-à-dire deux millions cinq cent mille francs. Veuillez nous dire si vous êtes d’accord afin qu’il fasse la démarche nécessaire auprès des venderesses.» Signé : Mgr DEVAILLY |
M. le supérieur ne tarda pas à donner sa réponse à ce courrier en confirmant son souhait de pouvoir acquérir ce terrain de sport mais il avait bien compris que pour éviter les querelles de clocher, Mgr prendrait des dispositions. La réponse ne se fit point attendre. Le 12 février 1953, une lettre émanant de M. le Chancelier de L’Evêché précisait celles-ci.
«Monsieur le Supérieur, Monseigneur vous informe que la Supérieure Générale des Soeurs Sacramentines est disposée à vous céder le terrain jouxtant votre Institution. Nous allons donc recueillir la somme nécessaire pour la remettre au notaire afin que l’acte puisse être signé. Nous vous demandons donc de verser au plus vite la somme de 2.500.000 francs que le Cardinal a fixée pour votre Institution.» |
Septembre 1953, M. l’Abbé BOUCHERIE, économe depuis six
ans donna sa démission. M. le Supérieur lui exprima toute sa reconnaissance
pour les services qu’il avait rendus. M. le directeur de la société civile
demanda au Supérieur de bien vouloir cumuler à la fois les fonctions d’économe
de l’Institution et de trésorier de la société malgré les lourdes charges
qu’il assumait. M. le Supérieur accepta.
Le projet d’achat de la pâture
était au statu quo, la
réfection de la chapelle touchait à sa fin.
1954. Cette année-là, M. l’Abbé VANWALLINGHEM fut
désigné pour suppléer M. le Supérieur dans ses fonctions d’économe. Le
préau avait été entièrement recouvert, la bibliothèque de la grande
division restaurée, les travaux de la chapelle étaient terminés. Tous les
artisans avaient pu être payés, mais la situation financière restait
préoccupante.
Le 5 octobre 1955, Monseigneur envoya un courrier à MM. les Supérieurs du Petit Séminaire et de Saint Jacques, s’inquiétant de ne plus avoir de nouvelles du projet d’achat du terrain de sport. Il convoqua ceux-ci à une réunion le vendredi 22 octobre au Petit Séminaire en sa présence. Etaient également conviés à cette rencontre la Supérieure Générale des Soeurs Sacramentines et l’avocat conseil de l’Evêché.
Cette réunion eut lieu à huis clos et nul ne sait ce qu’il
y fut décidé. L’Institution Saint Jacques tout comme le Petit Séminaire
venait d’investir des sommes considérables dans leurs travaux de
reconstruction d’après guerre et ne disposait pas des sommes nécessaires à
l’achat de ce terrain.
Mais le Supérieur de l’Institution Saint Jacques qui
tenait tout particulièrement à ce terrain de sport voyant une fois de plus s’éloigner
une occasion de l’acquérir, proposa au directeur de la société civile de
procéder à l’emprunt. Celui-ci n’y fit aucune objection, et il eut l’idée
de s’adresser à la Fédération Agricole du Nord « puisque, dit-il, vous
dispensez un enseignement agricole à vos élèves.»
Sur ces bonnes paroles, M. le Supérieur DESWARTE transmit
une demande de prêt à la dite Fédération en évoquant une extension de l’enseignement
agricole rendu nécessaire du fait du développement de la mécanisation de l’agriculture.
Le 25 janvier 1955, il reçut un avis favorable accordant le prêt. Il disposa
alors de la somme nécessaire pour acquérir ce terrain. M. le Supérieur avisa
aussitôt Monseigneur qu’il tenait la somme à sa disposition.
On ne sut
jamais si le Petit Séminaire put faire de même. Le
terrain de sport.fut
finalement acquis fin 1955, mais par l’association Diocésaine de Lille, au
profit du Petit Séminaire et de l’Institution Saint Jacques qui n’en
étaient pas pour autant propriétaires. "Le mystère du terrain restait
entier et cela depuis le 30 août 1913, date à laquelle les Soeurs
Sacramentines en avaient fait l’acquisition à Mademoiselle Debert,
propriétaire, résidant à Ypres."
En 1955 toujours, les laboratoires de sciences furent l’objet d’améliorations. On fit l’acquisition d’appareils de physique, le dortoir fut équipé de nouvelles armoires, un nouvel éclairage au néon fut installé aux dortoirs et au réfectoire, une nouvelle cuisinière fut installée aux cuisines.
1957. La veille Renault "Juva quatre" étant hors service, une nouvelle " 2 CV Citroën" fut achetée. Des salles de jeux furent aménagées pour les internes et tous les grillages de protection aux fenêtres remplacés.
En 1958, on commença les travaux de reconstruction de la salle des fêtes. La grande cour de récréation a été refaite, les travaux de la salle des fêtes se sont poursuivis : électricité, chauffage, peinture.
1960. La société anonyme de l’Institution Saint-Jacques, créée en 1892, change une seconde fois d’appellation. Jusqu’alors celle-ci était chargée, d’administrer, d’entretenir et d’exploiter l’Institution. En 1960, la société étudia un nouveau projet qui avait pour but une mise en location de l’établissement, dont le locataire prendrait à sa charge toute les prérogatives de la société civile, celle-ci ayant alors le statut de propriétaire de l’Institution. A cet effet une association fut créée par M. Bernard BEDOY elle se nomma "ASSOCIATION ECOLE ET FAMILLE DE L’INSTITUTION SAINT-JACQUES" déclarée et gérée conformément au statuts de la loi de 1901.
De cette nouvelle situation juridique, l’association Ecole et Famille de l’Institution Saint Jacques devenait locataire des immeubles avec un bail de trois ans reconductible par tacite reconduction. En raison des charges exceptionnelles, il ne lui était pas réclamé de loyer, mais l’association locatrice était chargée d’entretenir, de réparer l’ensemble des biens loués, de supporter à elle seule toutes les dépenses afférentes aux réparations et d’acquitter les impôts grevant les immeubles. Elle serait tenue d’occuper personnellement la propriété louée, pour y installer dans les locaux un établissement d’enseignement "libre et catholique avec internat" agréé comme tel par l’autorité religieuse compétente. Une clause résolutoire à cette mise en location précisait qu’à défaut d’exécution ou de non respect des clauses stipulées dans le bail celui-ci serait résilié de plein droit avec préavis d’un mois par la société civile de l’Institution Saint Jacques propriétaires bailleurs.
En 1961, l’association Ecole et Famille, locataire des locaux, sollicite l’autorisation d’édifier de nouveaux bâtiments sur le terrain de Saint-Jacques. Les plans furent communiqués aux membres de la société civile propriétaire pour avis, et celle-ci à la majorité décida de donner son accord à l’association pour construire dans le prolongement Nord Est de l’aile gauche un nouveau bâtiment à deux étages.
D’autre part, l’association se porta acquéreur du baraquement situé au fond de la cour mis en vente par le service des domaines pour la somme de 1.000 francs. Les salles de classe furent aménagées pour des cours de mécanique agricole.
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